1954-1970
François (Pancho) Quilici naît le 16 avril 1954 à Caracas, Venezuela. Son père d’origine corse, parti à l’aventure faire le tour du monde, se fixe au Venezuela pays accueillant qui lui offre des opportunités sur le plan professionnel. Sa mère Elen Fratini née en Italie dans le Piémont, région qui après la guerre rencontre de graves difficultés économiques, quitte son pays pour rejoindre son frère au Venezuela. Antoine et Elen se rencontrent à Maracaïbo puis déménagent à Caracas peu avant la naissance de Pancho. Son frère Juan, naît deux ans plus tard. Ayant fait des études aux Arts décoratifs à Paris, son père exerce la profession d’architecte d’intérieur. De son côté sa mère expose régulièrement ses sculptures en papier mâché et ses céramiques dans l’atelier qu’elle dirige. La fréquentation de ce lieu marque le jeune Pancho, tout comme le bureau de son père, rempli de dessins, de plans et d’instruments mathématiques. Influencé par les peintures d’animaux de Bernard Buffet qu’il découvre dans un magazine, Pancho, à l’âge de quatorze ans, expose une série d’insectes en papier mâché dans une galerie de Caracas. Études au Lycée Français de Caracas. À quinze ans, voulant connaître les sources de la culture paternnelle, il part en France où il poursuit ses études secondaires mais revient à Caracas pour passer son baccalauréat.
1971-1978
Influencé par Jean Tinguely, avec des matériaux récupérés chez les ferrailleurs, Quilici commence à réaliser des sculptures en fer et en acier. Il continuera ces créations jusqu’à la fin de ses études supérieures. Il suit des cours à l’École d’Architecture puis la quitte en apprenant sa réussite au concours d’entrée au prestigieux Institut du Design de Caracas. Cette école, dont l’esprit est proche de celui du Bauhaus, est très réputée et forme les meilleurs designers vénézuéliens. Ses professeurs sont tous des artistes renommés dont certains ont été des élèves du Bauhaus tels que Louisa Richter qui a représenté le Venezuela à la biennale de Venise en 1998 et 2001, Gego, célèbre sculpteur réalisant en fil de fer des sculptures dans l’espace et les vénézuéliens Edgard Sanchez et Alicio Palacios. Pendant cinq ans, cette formation lui donne accès à diverses disciplines déterminantes pour sa carrière telles que le dessin, la peinture, la gravure, la sérigraphie, le maquetisme, l’emploi de différentes techniques pour le travail du bois et du plastique. L’apprentissage de ces méthodes lui confirment sa vocation d’artiste, car l’oeuvre tridimensionnelle, dont ces divers procédés lui ouvrent la voie, l’attire spécialement. Il obtient en 1978 son diplôme de fin d’études sur présentation du prototype du livre En otras palabras conçu dans un esprit artistique, avec une partie consacrée au dessin et une partie consacrée à la gravure. Cette même année il remporte le premier prix de gravure Bernardo Rubinstein du Salon Michelena à Valencia (Venezuela).
1979-1984
Quilici travaille comme designer pour l’Université de Caracas réalisant des supports pour sa communication, créant le logo de l’université, en même temps qu’il participe à différents salons de jeunes artistes. Il remporte plusieurs prix : le deuxième prix de dessin du Salon Dibujo nuevo en Venezuela, Fundarte, Caracas, et l’année suivante le deuxième prix de gravure Diaro El Carabobeno du Salon Michelena à Valencia.
Le peintre Edgar Sanchez, qu’il a connu à l’Institut du Design, le présente à Cecilia Ayala, directrice de la galerie Minotauro de Caracas. Avec les encouragements du critique d’art Roberto Guevara, il fait sa première exposition personnelle de dessins en 1979 à la galeria Minotauro qui reste attachée à son oeuvre et l’expose régulièrement tant au Venezuela qu’aux États-Unis. L’engouement pour le dessin à cette époque est très important et le succès que connaît alors son oeuvre à Caracas lui permet de bénéficier d’une bourse du ministère de la Culture de l’État vénézuélien. Grâce à elle, il se rend à Paris en 1980. Dès cette même année il se lie avec la galerie du Dragon qui exposera régulièrement son travail tourné alors presque exclusivement vers la peinture. La galerie Minotauro lui consacre une exposition personnelle à la Fiac en 1981 avec un catalogue comportant des textes d’Édouard Glissant et d’Antonio Lopez Ortega. Déménage dans un atelier rue des Plantes, dans un immeuble où résident d’autres artistes.
En 1982, naissance de sa fille Daniela.
Participe à la Biennale de Paris au musée d’Art moderne de la Ville de Paris ainsi qu’à la Biennale de dessin et gravure de Caracas où il reçoit le premier prix. En 1983, Quilici clôt la série de ses oeuvres sur papier en exécutant, dans son atelier de la rue des Plantes, un dessin de trois sur deux mètres comportant des scènes autobiographiques. Ses oeuvres alors présentent un monde fantastique dans lequel les personnages y apparaîssent comme accessoires. Le paysage, toujours omniprésent dans son oeuvre mais jamais représenté avec une volonté de mimétisme, s’inspire des immenses perspectives du Venezuela et d’espaces méditerranéens où gisent des ruines gréco-romaines : il sera toujours universel dans ses sources d’inspiration. L’année suivante, il reçoit le Grand Prix au XVIIIe Prix International d’Art Contemporain de Monte-Carlo ainsi que le Premier Prix de la Biennale de Artes Visuales du musée des Beaux-Arts de Caracas. Le musée d’Art Contemporain de Caracas acquiert pour sa collection permanente De las partes II, oeuvre présentée à la Biennale de Paris. Participe à la IIème Biennale d’Art de La Havane. Un film de vingt-six minutes Du réel au magique est tourné sur Quilici avec un texte de Christine Frérot et Luis Bocas à l’occasion de l’exposition Droits socialistes de l’homme qui a lieu à Paris, au Grand Palais.
1985-1989
Pancho Quilici s’installe dans la banlieue parisienne avec l’artiste Gabriela Morawetz qu’il a rencontrée à la galerie du Dragon. Il habite à proximité de ses amis artistes Antonio Segui, Vladimir Velickovic, José Gamarra, François Arnal, Jan Voss, Pat Andrea, Jean-Pierre Pincemin, Herman Braun-Vega, Claude Viseux, mais il reste en contact permanent avec son milieu familial et professionnel vénézuéliens. Il expose conjointement à la galerie Minotauro à Caracas et à Paris, à la galerie du Dragon laquelle édite un catalogue avec une préface d’Édouard Glissant : Métamorphoses de la pierre.
Pancho et Gabriela partent au Sahara et ce circuit de trois mois sera l’un des plus marquants de ses voyages. À partir de cette expérience, Quilici utilise les éléments du paysage : horizon, ciel, terre, comme base de ses tableaux. En 1986, il voyage pendant deux mois en Afrique, cette fois à la recherche de hautes montagnes et d’immenses savanes. C’est en Tanzanie qu’il les trouvera, principalement au Kilimandjaro et au parc du Serengeti. Ces deux circuits, qui lui dévoilent la vastitude du continent africain, influent sur la configuration de ses tableaux dans lesquels s’éloigne désormais le point de fuite et disparaît la figure humaine. Participe à l’exposition collective Démons et merveilles à la Maison de la Culture de Vitry avec un catalogue préfacé par Jean-Clarence Lambert ainsi qu’à l’exposition Los Americanos à la galerie Artcurial à Paris. Quilici rencontre de nombreux écrivains qui deviennent ses amis et écrivent des préfaces pour ses catalogues d’exposition : Roberto Guevara, Marc Le Bot, Juan Calzadilla, Édouard Glissant ... Ce dernier écrit le texte Brève méditation en forme d’aile pour le catalogue de l’exposition personnelle de Pancho Quilici à la galerie du Dragon en 1987.
La géométrie prend de plus en plus de place dans les compositions de Quilici. Il en habille ses paysages et grâce à elle il tente d’illustrer l’union du monde et de la pensée.
Naissance de son fils Mathieu.
1990-1998
Pancho Quilici participe à Caracas à l’exposition Figuración - Fabulación au musée des Beaux-Arts. Gabriel Garcia Marquez écrit la préface du catalogue qui comporte également un texte de Roberto Guevara. La galerie Minotauro présente ses oeuvres à Art Los Angeles tandis qu’en France, à l’occasion de l’exposition Images - Magies, à laquelle Quilici participe au cloître Saint-Louis à Aix-en-Provence, est publié un important catalogue avec un texte de Marc Le Bot. L’année suivante, le musée des Beaux-Arts de Caracas lui consacre une exposition personnelle Pancho Quilici, un viaje al origen avec un catalogue préfacé par Katherine Chacon et acquiert son oeuvre monumentale de l’exposition qui mesure trois sur neuf mètres. Au Japon, le Nagoya City Art Museum le fait participer à l’exposition collective Latin America and the Caribbean Near the End of the Twentieth Century.
Il travaille aussi pour l’Opéra et le Théâtre : réalise les décors pour Idoménée de Mozart à l’Opéra-Bastille en 1991, mise en scène de Jean-Pierre Miquel, administrateur général de la Comédie Française avec lequel il restera lié par une profonde amitié.
Sur une commande de l’État, Quilici réalise une fresque pour la ville d’Arcueil.
Naissance de sa fille Paola en 1992.
Plusieurs expositions personnelles ont lieu au Venezuela et il participe également à des expositions collectives tant en Amérique latine qu’en Europe, telles que Expressions Actuelles, 62 artistes d’Amérique Latine à l’Espace Chevreuil de Nanterre qui publie un catalogue, Cross-cultural currents in contemporary latin american arts au College of Art à Edinburgh et Nuevas Cartografias y Cosmogonias à la Galeria de Arte Nacional de Caracas, accompagnées aussi d’un catalogue. Un mundo se mira asi mismo, tableau mesurant cinq sur cinq mètres, ainsi que de huit panneaux verticaux de cinq mètres sur quatre-vingt centimètres, sont alors acquis par ce musée. C’est ainsi que tous les musées de Caracas possèdent désormais au moins une oeuvre de Pancho Quilici.
En 1994, le théâtre du Vieux Colombier lui organise une exposition personnelle dans sa galerie et l’année suivante, Jean-Pierre Miquel qui met en scène pour ce théâtre La double inconstance de Marivaux, confie à Quilici la réalisation des décors.
Remporte le premier prix du Festival International de Peinture à Cagnes-sur-Mer.
L’exposition de ses oeuvres à Art Hong Kong 95 avec la galeria Minotauro lui donne l’occasion de faire son premier voyage en Asie. En effet, la présentation de ses oeuvres à l’étranger lui permet de parcourir le monde, et c’est ainsi qu’il sillonne l’Europe et visite également les États-Unis, la Chine et le Japon.
Il est l’invité d’honneur de la Biennale Internationale Barro de America au Museo de Arte Contemporaneo Sofia Imbert de Caracas en 1995. L’année suivante, il participe à la Biennale de Pontevedra en Espagne Materias, memorias, 10 artistas de America Latina, préface de Christine Frérot. Pendant le mois du Venezuela à Paris en 1996, le Cloître des Billettes présente Cinq artistes vénézuéliens à Paris. Pancho Quilici et Gabriela Morawetz y exposent une installation qu’ils ont réalisée ensemble. Diego Rizquez produit le film Pancho Quilici en 1996.
En 1997, Quilici illustre de dessins à l’encre de Chine l’ouvrage Julio Verne - El soberbio Orinoco, prologue de Luis Angel Duque, publié par la Fondation Jules Verne du Venezuela à l’occasion de la célébration du centenaire de la première publication de ce texte. Les illustrations originales sont exposées à cette occasion au Museo Jacobo Borges à Caracas. En 1998, la galeria Minotauro produit le film Errancias sur le travail de Pancho Quilici.
Le Prince d’Arabie Saoudite, qui avait assisté à la représentation d’Idoménée à l’Opéra-Bastille ayant beaucoup apprécié ses décors, contacte Quilici et lui commande un portrait du roi, son père, ainsi que deux autres tableaux.
1999-2004
Avec Roberto Matta, Joaquin Ferrer, Jorge Camacho, José Luis Cuevas et Saùl Kaminer il participe à la galerie Thessa Herold à l’exposition Hors des doctes ténèbres, en hommage à Octavio Paz organisée avec Serge Fauchereau. Diana Sanchez et Philippe Toledano réalisent le film : Pancho Quilici, El pintor de los senderos que se bifurcan.
En avril, à ARTBruxelles, la galerie Thessa Herold présente un ensemble de quinze peintures, reliefs et sculptures de Quilici dont c’est la première exposition en Belgique. La Bibliothèque Municipale de Nantes l’invite à participer à l’exposition Jules Verne, les mondes inventés, qui est accompagnée d’un livre-catalogue Le roman de la science, voyages extraordinaires publié aux Éditions Somogy.
À Arco’01, la galerie Thessa Herold expose à Madrid un ensemble d’oeuvres récentes de Pancho Quilici simultanément avec la galerie à Paris sous le titre Circumambulantes. À cette occasion, un catalogue bilingue français-espagnol est édité comportant une préface d’Alexandre Grenier.
Quilici continue à réaliser des décors pour le théâtre dont celui pour Dom Juan o el festin de piedra de Molière, pièce qui se joue en espagnol, sous la direction de Jean-Pierre Miquel, au Festival du Théâtre à Almagro durant l’été 2001 puis, à l’automne, au Teatro de la Comedia à Madrid. L’année suivante, il crée les décors de la pièce de Christophe Pellet En délicatesse, mise en scène de Jean-Pierre Miquel, pour le théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes.
Il participe à Arco’02, avec la galerie Thessa Herold, à l’exposition Les Amériques Baroques, dix artistes hispano-américains présentés par Édouard Glissant, catalogue bilingue français-espagnol préfacé par Édouard Glissant. Exposition personnelle à la galerie Maya Polsky à Chicago. Au printemps 2004, Pancho Quilici présente ses oeuvres récentes à la galerie Thessa Herold, avec un catalogue intitulé Implexes préfacé par Dominique de Villepin. C’est à Caracas, au Collège français, qu’ils s’étaient connus au cours de leurs études secondaires. Lors du vernissage de l’exposition, Pancho rencontre Nicole Lapierre qui lui demande l’autorisation d’utiliser la reproduction de l’un de ses tableaux pour la couverture de son nouveau livre « Pensons ailleurs ». Participation à la Biennale de Biwako, au Japon.
2005 - 2008
La Fundación Corp Group Centro Cultural de Caracas organise une exposition Trans-cursos, le catalogue est préfacé par Antonio Lopez et Maria Elena Ramos. La Galeria de Arte Nacional lui consacre également une importante exposition, suivie par une invitation au Salon Exon Mobil du Musée des Beaux-Arts. En 2006, acquisition d’une «installation» par le Museo de Arte Contemporaneo. Expose au « Centro Bolivar Hall » à Londres. L’année est marquée par d’importantes commandes, autant de particuliers que d’institutions. À l’initiative du Professeur Michel Meignan, Pancho Quilici réalise deux oeuvres pour le service de médecine nucléaire de l’hôpital Mondor à Créteil. L’année suivante, le Banco Caribe lui commande un projet pour un ensemble d’immeubles de bureaux à Caracas. Un tableau et une sculpture monumentale seront installés courant 2008 dans le hall central. Au large du Venezuela, sur l’île de Margarita, une construction circulaire, précédemment exposée au Museo de arte contemporaneo, est installée au Centre Culturel de La Asunción. La galerie Thessa Herold présente son exposion personnelle En Suites continues, présentation de Pierre Daix. Nombreux voyages principalement à Caracas mais aussi en Pologne, en Espagne, en Italie.
2009-2017
De mai à décembre, à Caracas, la Fundación Previsora présente l’exposition Trascaracas ; en la reconquista del tiempo, pour laquelle Pancho Quilici réinvente Caracas, donnant des nouvelles dimensions à sa topographie, recréant son urbanisme, son architecture, en imaginant une cité idéale. En 2010, le catalogue de l’exposition Pancho Quilici et l’Orénoque selon Jules Verne à la galerie Thessa Herold, comporte les illustrations du texte de Jules Verne avec les dessins originaux de celles réalisées pour le livre en version espagnole. Cette même année, à l’initiative de la galerie Thessa Herold, parution aux Éditions AREA Descartes et Cie, d’un important ouvrage, Pancho Quilici, d’un œil inquiet avec une présentation de Philippe Curval, et de nombreux textes des catalogues précédents écrits par des poètes ou des critiques d’art sur son œuvre, ainsi que la reproduction de l’œuvre peint de Pancho Quilici de 1979 à 2013. Exposition personnelle Just passing by à la Maya Polsky Gallery de Chicago. Participe à Art Paris avec la galerie Thessa Herold, à Art Miami Art Fair avec la Meyer Zafra Gallery et avec la Maya Polsky Gallery. Expose à la Biwako Biennale au Japon.
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